Retour à Forks après une longue absence (PV Angela)

Cela faisait quelques temps que les cours avaient repris mais le temps n'avait plus d'importance pour Angie qui vivait désormais au jour le jour. Elle ne parvenait plus à trouver l'attrait qu'elle avait avant pour les cours et aurait mille fois plus préféré rester au chaud sous sa couette.

S'asseyant à la table qu'elle prenait d'habitude, elle fut distraite par ce qui se passait à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur de la salle de cours. Elle ne répondit qu'un vague "salut" au mec qui avait pris place à côté d'elle, sans réaliser qu'il s'agissait d'Embry Call, son ancien voisin de table qui avait disparu durant quelques mois. Le professeur arriva faisant soupirer Angie qui détourna le regard du dehors pour tenter un tant soit peu de s'intéresser au cours de Mathématiques.

Elle se l'était promis, elle devait malgré tout rester la même Angie qu'avant. Ce n'était pas chose facile mais elle allait y arriver. Sortant ses affaires de son sac et commenca à noter ce que le professeur notait au tableau. Ce ne fut que lorsqu'elle regarda la place habituellement vide près d'elle qu'Angela se rendit compte de la présence d'Embry. Malgré elle, la surprise la forca à lui demander :

Embry, tu es rentré depuis quand?

Le cours débuta et le professeur commença à écrire au tableau.

Essayant de se forcer, Embry attrapa un stylo et commença à écrire ce qu'il pouvait lire sur le tableau noir. Il n'en avait pas vraiment envie mais il le fallait bien.

De plus sa mère lui soufflerait dans les bronches s'il ne le faisait pas alors il était bien obligé.

Alors qu'il tentait de ne plus penser à sa voisine de table, celle-ci lui demanda depuis quand il était rentré. Il continua de noter avant de finir par lui répondre, sans la regarder.

Je suis revenu hier soir chez ma mère. Lui dit-il.

Pourquoi voulait-elle savoir ça ? Il n'en avait aucune idée, peut-être était-elle juste curieuse ou bien alors elle comptait faire un article sur son retour dans le journal du lycée.

Visiblement, Embry avait changé au cours de ces longs mois d'absence. Lui d'habitude si rieur avait maintenant un air grave, qui ne lui allait pas vraiment. Peut être était ce parce que c'était le début et qu'elle devait s'y faire mais Angie n'aimait pas cela. On aurait dit qu'il avait perdu sa franchise d'autrefois vu qu'il ne la regarda même pas dans les yeux lorsqu'il lui dit qu'il était rentré chez lui hier soir. Angie n'insista pas, visiblement, il n'avait pas envie d'entamer une conversation avec elle. Elle continua donc à suivre le cours de maths, sans rien piger de ce que le prof disait, un mal de tête venant de surgir inopinèment.

Se massant les tempes du bout des doigts Angie espérait que ce foutu mal de crane allait passer. Embry s'enquit de son état en la voyant et lui demanda si elle désirait qu'il la conduise à l'infirmerie.

Tu as déjà loupé des cours, c'est pas encore un de plus qui va changer quoi que ce soit je présume, lui répondit elle. Son mal de tête la rendait un peu agressive alors qu'elle ne l'avait jamais été auparavant.

Ils sortirent tous les deux de la salle sous les yeux des élèves présents qui étaient apparemment surpris qu'Angie soit en train de s'éclipser d'un cours. Mais ce fut bel et bien le cas.

Doucement, Embry et elle sortirent de cours et marchaient en direction de l'infirmerie.

Le silence de plomb qui s'était installé entre deux n'aurait pas paru gênant à Angie, bien au contraire. Mais celui ci était un silence qu'elle n'aimait pas, comme si Embry lui en voulait de ses paroles prononcées un peu plus tôt.

Excuse moi, dit elle, en continuant à se masser les tempes. C'est ce foutu mal de crane qui refuse de passer. Bien sur, ce n'est pas une excuse mais tu me connais, je ne suis pas comme ça d'ordinaire.

Ses yeux avaient du mal à restés ouverts. Elle s'appuya contre un casier, et se frotta l'arête du nez à proximité des yeux, espérant que cela fonctionnerait. En vain, puisque son mal de tête augmenta.

Angela avait du ressentir quelque chose puisqu'elle s'excusa auprès de son camarade de classe en disant que c'était à cause de son mal de tête qu'elle lui avait parlé comme ça, elle ajouta même qu'il savait qu'elle n'était pas comme normalement. Il se décida enfin à parler.

Oui je sais que tu n'es pas comme ça, ça m'a même étonné que tu me parles de la sorte. Rassures-toi je ne t'en veux pas, j'ai simplement été surpris c'est tout. Lui dit-il en la regardant.

La jeune fille brune continuait encore et encore de se masser les tempes puis finalement alla s'appuyer contre un casier, comme si elle n'en pouvait plus. Cette fois elle se pinça le haut du nez.

Embry pouvait voir à quel point elle avait mal à la tête. Il s'avança vers elle.

Allez viens, plus vite tu seras à l'infirmerie, plus vite ton mal de tête passera. Enfin je l'espère.

Il grimaça en prononçant ces dernières paroles. Il n'aimait pas du tout voir Angela dans cet état de souffrance physique.

D'après ce qu'il lui répondit, Embry ne semblait pas lui en vouloir. Tant mieux, elle n'aurait pas voulu avoir à être détestée par un canon comme lui. Elle rougit des pensées salaces qu'elle venait d'avoir à son sujet.

Le ton de sa voix présumait qu'il était inquiet pour elle lorsqu'il lui dit qu'ils feraient mieux de se rendre à l'infirmerie rapidement. Elle se contenta d'acquiescer et lui prit la main par crainte de tomber.

Tu es bouillant, s'arrêta t'elle interloquée.

Embry put apercevoir la couleur rouge qui se dessinait sur les joues d'Angela. Visiblement elle était en train de rougir. Pourtant il n'avait rien dit de spécial. Le jeune loup ne se tortura pas plus que ça l'esprit à ce propos.

Quand il dit à la jeune fille qu'ils feraient mieux d'aller au plus vite à l'infirmerie. Celle-ci acquiesça tout simplement d'un signe de tête.

Elle attrapa même la main de son voisin de table, en faisant ça elle se rendit compte de la chaleur qu'il dégageait puisqu'elle lui dit qu'il était bouillant. Elle arrêta même de marcher. Le jeune Indien ne savait pas du tout ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. Rien ne pourrait véritablement justifier sa température corporelle.

C'est parce que je... enfin euh... tu m'intimides c'est tout. C'est rien, ne t'en fais pas. Allez viens. Dit-il en espérant qu'elle ne le questionnerait pas plus que ça sur sa température.

Même si Angie n'avait pas vraiment d'expérience au sujet des garçons, elle savait tout de même reconnaitre une personne qui lui mentait. Or, Embry lui avait délibérement menti, en lui disant qu'elle l'intimidait. Ce qui était pire encore. Bien sur Angie se doutait que ce n'était pas le cas, mais il aurait pu trouver un autre mensonge bien plus réaliste que cela pour ne pas lui dire la vérité.

Cependant, elle n'insista pas et suivit son voisin de table qui la tenait toujours par la main. Il se déplacait très vite, comme s'il voulait se débarrasser d'elle. Même si elle ne se sentait pas très bien, Angela dut courir pour être à sa hauteur.

Mister Call fut à moitié soulagé en voyant qu'Angela ne le questionnait pas.

Il l'attrapa par la main afin de l'emmener jusqu'à l'infirmerie. Il était un peu pressé d'y arriver.

Mais surtout il espérait bien que la jeune fille ne parlerait pas de son cas à lui à l'infirmière. De toute façon il ne se laisserait pas faire et l'infirmière serait bien obligée de renoncer à faire quoi que ce soit sur lui. En moins de deux minutes les deux jeunes arrivèrent à l'infirmerie. La dame qui les avait reçu leur demanda de quoi il s'agissait.

Embry ne répondit rien, préférant laisser faire Angela.

Je reste dans les parages au cas où. Lança-t-il à la fille dont il s'était imprégnée sans le savoir.
La dame brune emmena Miss Weber dans une autre pièce.

Quant au loup il resta assis dans un coin en dehors de cette fameuse pièce. Il attrapa une revue sur les motos qui trainait sur une petite table.

Arrivant tous deux dans l'infirmerie, Embry laissa à Angela le soin de parler à l'infirmière. Il précisa qu'il ne restait pas loin. Pour quelle raison? Une nouvelle fois, Angie l'ignorait et ne chercha pas à le savoir, la douleur dans sa tête l'en empêchant.

Suivant l'infirmière dans une salle à part de celle ou Embry avait pris place, elle s'installa sur l'espèce de lit qui servait à ausculter. Bien sur, l'infirmière était au courant de l'était d'Angela mais elle n'en parla pas. Ou du moins très peu disant simplement qu'elle devrait peut être consulter un médecin de l'hôpital par précaution. Angela secoua la tête en signe de dénégation et la discussion en resta la. Soupirant, l'infirmière lui donna de l'aspirine et lui dit que ce serait les derniers qu'elle lui donnerait. Si elle en avait tellement besoin elle devrait désormais s'approvisionner ailleurs.

La remerciant sèchement, Angela prit les médicaments. Ne voulant pas rester, elle sortit de la pièce. Embry était toujours présent à lire des magazines.

En effet Embry avait toujours adoré les motos, les voitures. Enfin tout ce qui est réparable. Oui avec Quil et Jacob il aimait faire de la mécanique. Un bon passe-temps pour les 3 compères. Il était en train de regarder une belle moto rouge quand il entendit des bruits de pas.

Il releva le nez de sa revue qu'il reposa dès qu'il aperçut Angela. Il se leva et se dirigea vers elle.

Ca va mieux ? Lui demanda-t-il, toujours aussi inquiet que quelques minutes auparavant.

Il attendit sa réponse mais ouvrit la porte au même moment afin qu'ils puissent sortir de cet endroit. Il dit au revoir à l'infirmière tout en sortant.

Une fois la porte refermée et Miss Weber dans le couloir, il la regarda pour voir si son état lui paraissait mieux ou non.

Angela fut rassurée de constater que, comme tous les mecs, Embry n'était pas sorti de sa bulle lorsqu'il avait maté le magazine. Il n'avait donc pas entendu sa discussion avec l'infirmière. Cependant, il restait inquiet et lui demanda si ça allait.

Mieux, merci , répondit Angie, pressée de quitter les lieux à présent. Elle ignorait s'il avait entendu vu qu'il ouvrit la porte au même moment et que cette dernière grinca au même moment qu'Angela parlait.

Ils arrivèrent dans le couloir. Elle s'arrêta quelques instants en voyant la tête inquiète qu'il faisait lorsqu'il l'observait.

Je n'ai pas parlé à l'infirmière du fait que tu sois en chaleur, si c'est ça qui te préoccupe. Cependant, j'aimerais des explications. Tu ne devrais pas être capable de te tenir debout avec la fièvre de cheval que tu as.

Visiblement la jeune fille brune était déterminée à savoir ce que lui cachait Embry, puisque ses bras étaient croisés sur sa poitrine.

Alors il lui donna deux options à savoir sécher les cours ou attendre la fin de la journée.

Elle répondit au bout de longues secondes, elle devait sûrement réfléchir à ce qu'elle comptait faire. Elle lui annonça alors sa décision. Celle de sécher les cours. Lui expliquant que de toute façon elle ne pourrait pas être attentive en sachant qu'il lui cachait quelque chose.

Le jeune loup n'aurait même pas le temps de réfléchir à comment aborder ce sujet sur sa véritable identité et l'imprégnation. En effet en fouillant dans sa mémoire il s'était rappelé que ce phénomène qu'il avait ressenti tout à l'heure et qu'il sent toujours en lui, s'appelait ainsi : l'imprégnation.

Sans plus attendre, Angela se rendit jusqu'au secrétariat, le Quileute la suivait de près, Miss Weber demanda à la secrétaire si elle pouvait rentrer chez elle car elle ne se sentait pas bien et qu'elle souhaitait que le jeune Indien la raccompagne. La dame derrière le bureau était en train de s'occuper de ses ongles, à la question d'Angela, elle acquiesça, lâcha sa lime et tapota sur son ordinateur, une feuille sortit de l'imprimante environ 60 secondes plus tard. Embry attrapa la feuille de sortie.

Merci beaucoup Madame, au revoir.

Il attrapa la jeune fille par le bras. Il remarquait que son front était humide comme si elle avait de la fièvre ou très chaud. Pourtant aujourd'hui le temps n'était pas à la forte chaleur.

*Et après c'est elle qui me dit que j'ai de la fièvre ?*

Les deux jeunes sortirent de l'enceinte du lycée et allèrent jusqu'à un petit parc qui était désert.

Angela attendit qu'Embry prit la parole. Il souffla un bon coup avant de se lancer. Il lui dit que son corps était chaud parce qu'il était toujours à 41°. Etait il devenu fou? Ou alors malade? Elle eut la réponse peu de temps après quand il lui dit qu'il était un loup garou comme certains habitants de la Push, la réserve indienne. Il lui avoua par la même occasion qu'il ne tuait personne, se contentant de les protéger et aussi qu'en dehors de la réserve, personne n'était au courant et ne devrait pas l'être.

Angela observa un instant Embry. Devant son air sérieux, elle fit une moue dubitative.

Ok, alors j'ai trois hypothèses. Soit tu es cinglé, soit tu es le meilleur comédien du monde, soit c'est la vérité même si ça parait gros à avaler, ou alors et je pense que c'est celle là qui prédomine le plus c'est une hallucination. Je vais me réveiller surement à l'hosto ou un truc du genre et on me dirait que j'ai encore fait un malaise.

Comme le loup l'aurait parié, Angela ne le croyait pas. Il ne pouvait l'en blâmer. Quelle personne censée pourrait gober cette histoire ? Pourtant c'est la vérité. Il a remarqué cela en la regardant. Ce qui fut confirmé très vite par les propos de la jeune fille. En effet elle venait de lui dire qu'il était cinglé, bon comédien ou bien alors qu'elle était victime d'une hallucination.

Autre chose intrigua Embry. Elle avait parlé de malaise et d'hôpital. Comme si elle avait l'habitude de vivre ce genre de choses. Il arqua un sourcil et la regarda.

Je sais que c'est fou à croire, mais c'est bel et bien la vérité. Angela, dois-je comprendre que tu fais régulièrement des malaises ? Lui demanda-t-il.

Tout en lui demanda ça, il se mit debout face à elle. A son tour il attendait une réponse mais surtout la vérité de sa part. Après tout il lui avait révélé son plus gros secret.